Peut-être au cul, mais pas sous les bras
Au printemps 2019 la Compagnie a créé "Peut-être au cul, mais pas sous les bras" de René-Claude Emery au Petithéâtre de Sion.
J'ai cru au départ - puisque ce sont des questions que je conservais en filigrane de cette écriture - que la réflexion qui conduisait la rédaction de cette pièce trouvait son origine dans certaines de mes interrogations récurrentes : D’où vient le besoin de s’engager ? Pourquoi certaines personnes l’éprouvent davantage que d’autres ? À partir de quel moment et pour quelle raison la conscience de soi s’élargit à la conscience globale ? Est-ce que ce mouvement est irréversible ? À quelle source s’alimente l’idée de justice ou d’injustice ? L’altruisme est-il forcément désintéressé ? Ou encore pour paraphraser Stig Dagerman, notre besoin de consoler peut-il nous rassasier ?
J'ai cru cela - et il en est évidemment question - mais avec le recul des années, je suis convaincu que la seule et plus profonde tentative de résolution se porte autour de la nécessaire conciliation entre la prescience d'une éternité et notre condition de mortel.
Ce tiraillement intrinsèque se décline à travers quatre personnages qui tous ont pris la décision de militer et s’investir, de façon plus ou moins concrète, pour des notions qu’ils ont considérées justes et essentielles, en tout cas à un moment donné de leur parcours. Si ces notions ne sont jamais citées – puisque prétextes – on suit les évolutions relationnelles et les doutes qui confrontent les personnages au fil de l’intrigue.
Au motif de faits réels qui n’apparaissent qu’en filigrane et qui restent à deviner, l’auteur s’intéresse avant tout aux attitudes et aux réactions des protagonistes. En sondant leur maturité, il sonde celle de la société dans son ensemble. C’est à celle-ci que le titre « Peut-être au cul mais pas sous les bras » fait référence.
Ce spectacle a été conjointement mis en scène par l'auteur et Coline Ladetto du 2 au 12 mai 2019, au Petithéâtre de Sion.
Podcast RTS 30.04.2019